A trois jours du second tour, le suspense est loin d'être insoutenable. A part l'Alsace où subsiste une réelle incertitude, les autres régions métropolitaines devraient être emportées sans trop de problème par la nouvelle gauche rose-verte-rouge. A part la Bretagne (où le socialiste Le Drian, largement en tête, a boudé Europe écologie) et le Limousin (où la majorité socialiste ne voulait pas intégrer la liste Front de gauche qui comprenait un mouton noir de NPA), il n'y aura dans chacune des régions qu'une liste se réclamant de la gauche. Et tout le monde de se préparer au partage des vice-présidences et des compétences afférentes.
Tout va donc bien dans le meilleur des mondes de la gauche? Pas si sûr car les négociations d'entre deux-tours ont rés
ervé quelques surprises dans la composition des listes. Certains candidats d'ouverture présentés par Europe écologie (EE) ont été sacrifiés dans l'affaire. C'est notamment le cas de Séverine Tessier (photo), co-fondatrice et porte-parole de l'association Anticor qui lutte avec abnégation contre toutes les formes de corruption dans l'action politique. Elle qui était 4e sur la liste EE en Seine-Saint-Denis (et avait été plusieurs fois citée dans des interviews de Cécile Duflot) se retrouve en 20e place (inéligible) sur celle de Huchon. Dans l'Essonne, Jean-Luc Touly, qui dénonce inlassablement les méthodes des multinationales de l'eau pour obtenir des marchés publics, passe de la 3e place sur la liste EE à la 11e (éligible de justesse) sur la liste Huchon. D'autres candidats membres d'Anticor ont carrément été éjectés de la liste ou placés en position non-éligible. Cette situation n'est pas propre à l'Ile-
de-France: en PACA, le candidat PRG Jean-Christophe Picard (photo), membre de l'association, disparaît entre les deux tours de la liste Vauzelle dont il était membre dans les Alpes-Maritime. « Michel Vauzelle a décidé de de piller les places des Alpes-Maritimes pour y caser des candidats habitant dans d'autres départements », a-t-il accusé dans la presse locale.
L'association Anticor a réagi le 18 mars dans un communiqué: « Après un premier tour encourageant, ces candidats « qui dérangent » ont fait les frais des accords passés pour le second tour et se trouvent en position non éligibles ou charnière. En outre, aucune des propositions issues de la charte éthique Anticor pourtant signée par des têtes de listes et des candidats n'a été reprise (formation obligatoire des élus, non cumul des fonctions, prévention des conflits d'intérêt..).»
Comment expliquer cette méfiance du PS francilien à l'égard des militants anti-corruption? Dans la région, Jean-Paul Huchon a été la seule tête de liste à ne pas répondre à un questionnaire de Transparency International sur la corruption. Il faut dire qu'une question concernait la possibilité pour un candidat condamné de se représenter. L'actuel - et probable futur – président de l'Ile-de-France avait été condamné en 2008 à 6 mois de prison avec sursis et 60 000 euros d'amende après que la région a confié trois contrats de communication à une société où tr
availlait sa femme (photo de M. et Mme Huchon). A cette époque, Anticor avait estimé que « Jean-Paul Huchon ne devrait plus pouvoir se présenter devant les électeurs. » Deux ans après, le président sortant (qui a obtenu l'un des scores les plus médiocres pour un sortant au premier tour) peut prendre sa revanche. La vengeance est un plat qui se mange froid. Et tant pis pour la promesse de rénovation et d'ouverture de la vie régionale à des militants associatifs. Finalement, au vu du « remarquable » taux de participation, ce n'est pas la peine de remotiver le corps électoral...
ourtant entendues sur le papier: il n'était pas question d'investir le président sortant, le fantasque George Frêche, exclu du PS à la suite de propos racistes, notamment sur les harkis. Dans l'esprit de Solférino, le septuagénaire, passablement fatigué, devait laisser la place à la relève socialiste. Sauf que l'appareil local entièrement contrôlé par les proches du président sortant a tout fait pour remettre en selle le mal-nommé Frêche.
ique et de rapports assainis avec l'argent est de plus en plus pressante dans la société? Europe écologie qui dispute en Ile-de-France la première place au PS et le parti de gauche de l'ex-copain à « Juju », Jean-Luc Mélenchon, vont faire leur beurre de ses (petites) entorses avec la morale politique (d'autant que le président sortant, Jean-Paul Huchon, a été condamné voici un an à du sursis dans une affaire de prise illégale d'intérêts).
mme on le sait, le conseil fédéral de l’Essonne a rejeté sa candidature, en se donnant la possibilité de le réintégrer au cas où il serait « blanchi » par la justice. Le malaise vient du fait que le député et vice-président de la région Ile-de-France n’a pas été jugé (donc pas condamné), ni mis en examen suite à l’enquête préliminaire qui le concerne dans des affaires financières. Le malaise s’accroît quand on sait que le président sortant de la région, Jean-Paul Huchon, condamné en novembre 2008 à six mois avec sursis pour prise illégale d’intérêts (son épouse avait bénéficié d’un emploi fictif), a été autorisé par ses camarades à conduire la liste dans les Yvelines et à postuler à sa propre succession. Deux poids - deux mesures ?