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10 mai - Page 15

  • Est-ce ainsi qu'il peut gagner ?

    Il a joué son va-tout lors de cette émission télévisée du 28 janvier qui a connu une audience-record. Il a fait feu de tout-bois, confirmant les diverses mesures dont il avait esquissé les contours Sarkozy télé.jpgdepuis début janvier. On ne sera pas surpris d'apprendre que le taux le plus élevé de TVA devrait augmenter en échange d'une exonération des charges patronales sur les cotisations familiales ; que la CSG sur le capital va augmenter ; qu'une taxe sur les transactions financières devrait être instituée ; que les pénalités pour les entreprises ne prenant pas assez de jeunes en apprentissage devraient croître considérablement...

    Toutes ces mesures ne peuvent être balayées d'un revers de la main ; en tout cas, elles devraient susciter le débat. Il n'est pas complètement illogique de s'interroger sur le fait que la protection sociale est assise essentiellement sur le travail. Cette mesure serait cependant plus acceptable si les cotisations des salariées étaient amenées, elles aussi, à baisser. D'autant que la hausse de la TVA dite sociale ne sera pas neutre pour le pouvoir d'achat de ces mêmes salariés. Quant à la taxe Tobin, il est difficile de s'élever contre une mesure que les altermondialistes réclament depuis une dizaine d'années, et qui suscitait les quolibets d'une bonne partie de la droite, dont un certain... Nicolas Sarkozy.

    Ce n'est tant les conversions inavouées du Président qui suscitent interrogation et scepticisme que l'absence de méthode présidentielle et ce sentiment d'une improvisation permanente, de cette capacité, à la longue usante, de prendre tout le monde à contre-pied. Deux éléments étayent ce sentiment.

    D'une part, il est tout de même curieux de s'engager sur un vrai programme présidentiel alors qu'on se déclare toujours en exercice pour un mandat qui se termine en mai. Comment peut-il engager le pays dans de grands chantiers alors qu'il n'est officiellement (toujours) pas déclaré candidat à sa réélection ? Il y a quelque chose de choquant à vouloir faire voter en février (est-ce possible d'ailleurs ?) une réforme de la fiscalité et du financement de la protection sociale qui engage forcément le prochain mandat présidentiel et qui d'ailleurs s'appliquerait cet automne. A vouloir accélérer le rythme à un moment où il s'apprête à ne plus avoir la main, Nicolas Sarkozy préempte le débat politique. Car de deux choses, l'une : soit il est en campagne et il a le devoir de tracer des perspectives pour la période 2012 - 2017 ; soit il ne l'est pas encore (comme il l'a redit ce dimanche) et alors il doit se contenter de balayer l'horizon pour les trois mois à venir et si possible esquisser un premier bilan de l'action. Là encore, il participe à la grande confusion politique qu'il a (involontairement ?) contribué à aggraver et dont Marine Le Pen fait son miel.

    L'autre reproche majeur concerne la méthode qu'il utilise envers les partenaires sociaux. Aprèsleaders syndicaux.jpg avoir organisé un pseudo sommet social (puisqu'il s'agissait d'une consultation et aucunement d'un moment de co-construction des politiques sociales et économiques), voilà que le Président les convoque à une négociation expresse (moins de deux mois) pour détricoter une partie des acquis sociaux, notamment en termes de temps de travail. L'argument de la compétitivité - qu'on sert aux salariés depuis une dizaine d'années avec des résultats économiques peu convaincants - est bien dérisoire par rapport au risque de régression sociale. Comment le Président de la République peut-il appeler "négociation" ce qui ressemble davantage à un marché de dupes ? Et puis, l'idée de court-circuiter l'échelon des branches pour les négociations pour tout concentrer sur les entreprises a le double inconvénient d'accentuer les inégalités entre salariés (ceux qui ont les statuts les plus protégés sont aussi ceux qui ont généralement des syndicats puissants) et de priver les organisations d'une vraie capacité de négociation.

    Dans ces conditions, Nicolas Sarkozy sait qu'il va se heurter à une opposition ("idéologique", dit-il de façon très provocatrice) des syndicats et donc cristalliser une nouvelle situation conflictuelle. Outre qu'il n'est peut-être pas nécessaire de se mettre encore plus à dos les syndicalistes - dont l'influence reste non négligeable -, la nécessité de rassembler le pays si on veut le placer en position de bataille est une nouvelle fois affaiblie. 

    Il sera dit que jusqu'au dernier instant, Nicolas Sarkozy se battra pour renverser la vapeur ; que sa combativité est indéniable et même exceptionnelle. Mais il sera dit également qu'il a vraiment du mal à comprendre pourquoi la France se sent si souvent brutalisée par ses coups de menton permanents et son incapacité à composer, à trouver des compromis avec ceux qui ne pensent pas comme lui (les syndicats, associations d'élus, magistrats, etc.) mais dont le rôle est essentiel pour préserver une cohésion nationale qui n'a pas été depuis longtemps autant fragilisée.

  • Sarko : « la fin du AAA peut me tuer »

    A cent jours du premier tour de la présidentielle, le nouvelle ne pouvait pas tomber plus mal. La France a vu sa note auprès de l'une des trois grandes agences de notation internationale rétrogradée d'un cran. Voici peu, le président français avait confié que ce type de décision était de nature à lui faire perdre l'élection présidentielle. Rien n'est moins sûr (tout comme l'inverse ne l'était pas non plus), mais les choses se compliquent sérieusement pour lui.

    Ce n'est pasnicolas sarkozy,françois bayrou,françois hollande,marine le pen tant les conséquences de cette décision (avec un probable renchérissement du coût de l'argent sur les marchés internationaux) qui vont peser sur la campagne. Les effets ne devraient pas se faire sentir immédiatement, d'autant que les autres agences n'ont, pour l'instant, pas modifié leur appréciation. Ce qui pèse lourdement, c'est l'incidence psychologique de cet avertissement sérieux adressé à la situation budgétaire française. On peut évidemment contester – non sans raison – la pertinence des notes données par ces agences qui se sont plus d'une fois trompées et qui échappent curieusement à toute évaluation (celles qui s'égarent lourdement devraient voir leur note sérieusement écornée...). Mais cela n'a absolument pas été le discours et la stratégie suivis par l'exécutif français qui, depuis un semestre, a calqué toutes ses décisions sur le regard que risquaient de porter les nouveaux manitous de l'économie mondiale. Une réforme comme celle de la dépendance – au demeurant incomplète et critiquable - a été enterrée, entre autres parce que son coût allait donner un mauvais signal aux marchés.

    Eh bien tant de prudence a été mal récompensée. Bien entendu, on ne connait pas les raisons précises qui ont conduit Standard & Poor's à déprécier la note de notre pays. Ce qui est clair, en revanche, c'est que cela donne un sérieux avertissement au pouvoir. Etant pieds et mains liés au bon vouloir des agences, le gouvernement français se trouve complètement démuni pour réagir et trouver une parade efficace. de son côté, le citoyen lambda ne peut qu'être désorienté par le discours à géométrie variable de ses gouvernants. A l'automne, il fallait coûte que coûte engager la guerre contre l'endettement public – alors que cette idée, portée notamment par François Bayrou, avait été si longtemps combattue. L'obligation de ne pas froisser ces fameux marchés était l'argument béton pour justifier le refus de tout investissement public (alors que voici deux ans, le grand emprunt devait financer la relance de l'économie). Depuis décembre, alors que la dégradation de la note française était attendue, le ton a changé : ce n'était plus un drame ! Les agences, tout d'un coup, n'avaient aucune légitimité pour juger la France ! Et puis, l'accord européen (sans les Britanniques) allait nous permettre de résister aux assauts des marchés... Las !

    La stratégie élyséenne est plus fragilisée que jamais. Nicolas Sarkozy peut-il encore se présenter comme un président protecteur -alors que la voie Hollande serait celle d'une aventure risquée – quand une agence de notation exprime ses réserves sur la fiabilité de notre stratégie? Va-t-il être celui qui nous protégera de l'impérialisme des agences ? Mais comment et pour faire quelle politique? Dans cette affaire, le crédit du chef de l'Etat est sérieusement entamé. Non parce qu'il serait à lui seul responsable de la dégradation de la note française. La situation inquiétante du marché du travail et l'envolée des chiffres du chômage sont des éléments autrement plus inquiétants pour la vie des Français au quotidien.

    Dans cette affaire, ce qui peut lui être reproché, c'est cette absence de vision à moyen terme, ou plutôt cette succession de stratégies plus ou moins bricolées. Le "bougisme" du président se retrouve également dans les (non) choix politiques. Un jour, on mobilise le ban et l'arrière-ban pour dire « sus à la dette ». Quand on constate l'échec de cette stratégie, on reprend un outil défendu pendant des années par le mouvement altermondialiste, la taxe Tobin, sans convaincre de la possibilité de le mettre en oeuvre dans des délais si courts. Et puis, on fait du pâle Churchill en annonçant du sang et des larmes, ou plutôt en se lançant dans l'aventure – à tous égards – de la TVA sociale. Un peu de protectionnisme et beaucoup de prélèvements... voilà le soldat Sarkozy remonté sur son cheval.

    Deux jours après le coup de Trafalgar, on ne sait même pas si le TT (Tobin + TVA) va résister longtemps à la fin du AAA ou si les conseillers de Sarko vont nous sortir une nouvelle idée lumineuse de leur chapeau . Ce qu'on sait seulement, c'est que les deux challengers de la présidentielle (Bayrou et surtout Le Pen) sortent renforcés de cet épisode. Le premier parce qu'il peut entonner son discours d'unité nationale après avoir justement pointé le risque de notre surendettement. La seconde parce qu'elle ramasse toujours une bonne partie de la mise lorsque l'incertitude grandit. Elle se nourrit du climat anxiogène qui saisit semaine après semaine notre pays (il ne manque plus qu'un ouragan pour que la barque soit pleine...).

    Il n'est panicolas sarkozy,françois bayrou,françois hollande,marine le pens sûr que ceux qui pourraient voter pour elle croient en l'efficacité de sa mesure-phare : la sortie de l'euro. Mais ils se retrouvent peu ou, prou dans cette envie qu'ont de plus en plus de Français de dire « merde » au système, de renverser la table. Avec son côté « copine-sympa-franche-du-collier », Marine Le Pen se pose en recours face à des discours techno et girouette. A cent jours du premier tour, elle est en passe de talonner le président actuel (les intentions de vote minimisent systématiquement le vote FN, donc il faut toujours ajouter 2 à 3 points). Au lieu de taper de façon quasi-obsessionnelle sur le candidat Hollande qui fait la course en tête, les snipers de l'UMP auraient tout intérêt à comprendre que la menace pour que Nicolas Sarkozy soit présent au second tour s'appelle Marine Le Pen. A bon entendeur...

  • Le « cadavre du sarkozysme » bouge encore...

    Pour le président Sarkozy, le coup de tonnerre de l'annonce de la candidature de Dominique de Villepin est dominique de villepin, nicolas sarkozyune très mauvaise nouvelle. Non pas parce que l'ancien Premier ministre serait susceptible de perturber gravement le score de Sarkozy au premier tour (on peut même penser qu'il pourrait capter principalement des voix qui se porteraient sinon sur Bayrou, Le Pen ou se réfugieraient dans l'abstention), mais parce que sa présence au scrutin majeur de la vie politique remettrait en selle les fantômes de la droite.

    Dominique de Villepin est très encombrant pour l'UMP car il est au coeur d'une quinzaine d'années de divisions et de coups tordus à droite. Sa querelle avec Sarkozy n'est pas liée à la présidence depuis 2007, ni même à la période 2005-2006 où Villepin fut le chef de l'exécutif – contesté en permanence par son ministre de l'Intérieur. Tout remonte à 1995 où, l'on se rappelle, Sarkozy choisit le mauvais cheval (Balladur) alors que Villepin était déjà dans le sillage de Chirac. Tout le travail de Sarkozy fut de revenir dans le jeu, de sortir de son statut de « traître » et d'âme damnée de la droite.

    Il y a réussi merveilleusement en se faisant passer pour indispensable, d'abord en venant à la rescousse de Philippe Séguin qui avait abandonné la tête de liste aux européenndominique de villepin, nicolas sarkozyes de 1999, puis en conquérant l'UMP après la sortie de route d'Alain Juppé, condamné sur l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris (déjà). Il est apparu aux yeux d'une opinion de droite fatiguée par le style de plus en plus « rad'soc » (radical-socialiste) du Président Chirac comme une alternative dans le même camp. Sans cela, la droite n'avait aucune chance de garder le pouvoir en 2007. D'ailleurs, une grande partie du malentendu entre Sarkozy et l'opinion publique vient de cette stratégie séduisante sur le papier, mais porteuse de bien des malentendus...

    L'homme qui pouvait s'opposer à ce captage d'héritage par l'élément le plus turbulent n'était autre que Dominique de Villepin. Il a gravement échoué pour des raisons qui tiennent d'abord à sa personnalité incompatible avec les traits de la classe politique. Il a rebondi à l'occasion du procès Clearstream où l'incapacité congénitale du Président à respecter les principes de droit (notamment la présomption d'innocence) lui a fait endosser des habits un peu trop étroits de victime qui plaisent tant à l'opinion publique française. La volonté de faire exister un mouvement autonome « République solidaire » dont il s'est ensuite fort curieusement éloigné, ne s'est appuyé sur aucune stratégie claire et sur aucune dynamique collective. Si bien que la plupart de ses soutiens l'ont quitté les uns après les autres, soucieux de ne pas être marginalisés politiquement et de ne plus avaler des couleuvres d'un homme d'abord mu par ses propres passions.

    Ces derniers mois, des fils avaient été retissés entre les deux frères ennemis de la droite de ce début de siècle, mais pour des raisons complexes (volonté de faire diversion par rapport à des affaires qui le menacent, volonté de revanche, ennui personnel...), il a décidé le 11 décembre dernier de ne pas en tenir compte en annonçant sa candidature. Contrairement à une opinion répandue, il me semble peu probable qu'il abandonne sa course vers l'Elysée (sauf à ce qu'il ne rassemble pas les 500 signatures d'élus nécessaires). 

    Les raisons de cet entêtement à se présenter pour un résultat très hypothétique tiennent, à mon avis, davantage à la psychologie de Villepin qu'à une stratégie politique visionnaire. Celui-ci doit savoir que son avenir politique est très fragile. Si Sarko se succède à lui-même, il sera défintivement banni à droite (puisqu'il aura tenté de lui barrer la route). Et s'il échoue, la droite se passera de lui pour sa recomposition. Nous sommes davantage dans l'optique d'un chevalier qui entend laver son honneur politique dans un duel au sommet, que dans celle d'un homme qui entend reconstruire autour de lui.

    Qu'importe les peaux de banane (autour de sa fortune, de son activité d'avocat auprès de dirigeants étrangers peu recommandables...) qu'on va méthodiquement mettre sous ses pieds pour le faire tomber ! Lui convoquera les mânes de la culture française, se moquera de l'absence de souffle d'un Président qui a trop longtemps cru qu'il était le patron de « l'entreprise France ». Même seul, même privé de soutiens logistiques, il entendra emporter dans sa chûte celui qui a été son pire cauchemar depuis 15 ans, Nicolas Sarlozy. Ceux qui rigolent davance sur l'issue d'un combat inégal devrait se méfier. Si Villepin a souvent échoué politiquement, il connait la force des mots dans notre pays ! Lui ne s'encombrera pas de chiffres et de démonstrations, il essaiera de parler à l'âme républicaine de ce pays qui est loin d'être éteinte...

  • Comment plomber Eva Joly, mode d'emploi

    Et si Daniel Cohn-Bendit avait eu raison voici un an lorsqu’il avait suggéré à son parti Europe écologie les Verts (EELV) de ne pas présenter de candidat(e) à l’élection présidentielle ?daniel cohn-bendit, eva joly, cécile duflot L’argument de « Dany » était le suivant : cette élection ne correspond pas à la culture politique de la formation écologiste et de toute façon, celle-ci est vouée à ne pas gagner l'élection suprême, tout juste à espérer atteindre la très symbolique barre des 5% ; il vaut mieux dès lors tout miser sur les élections législatives en faisant en sorte de peser sur le programme de gouvernement. Au vu des événements depuis une dizaine de jours et la priorité absolue donnée par l’appareil du parti à la constitution d’un groupe parlementaire, on peut affirmer que « Dany » avait visé juste.

    A quoi a-t-on assisté depuis plusieurs mois, si ce n'est l'accumulation des erreurs pour une stratégie gagnante à la présidentielle. D’abord, on a vu le candidat le plus populaire et le plus étiquetté « écolo », Nicolas Hulot, sèchement renvoyé à ses émissions télé dans le cadre d’une primairdaniel cohn-bendit, eva joly, cécile duflote (lire mon post du 20 août). Lui a été préférée une femme de caractère à la double nationalité - tout comme « Dany » - connue pour ses talents de juge (l’affaire Elf notamment), mais guère pour ses compétences en matière d’environnement. Mais comme Eva Joly apprend vite et qu’elle sent bien le vivier de militants de ce parti, elle a repris à son compte le « catéchisme » des Verts, parti qui s’est construit notamment sur son opposition viscérale au programme électro-nucléaire de la France. Alors même que l’Allemagne a décidé d’oublier l’atome, alors même que le traumatisme consécutif à la catastrophe de Fukushima est encore dans tous les esprits, la candidate écolo pensait que c'était le moment de faire preuve d’intransigeance car le fameux « consensus nucléaire » est en train de se fissurer.

    Problème : l’appareil EELV contrôlé par le duo Duflot-Placé a pour obsession de cdaniel cohn-bendit,eva joly,cécile duflotonstituer un groupe costaud à l’Assemblée, ce qui passe par un accord avec les socialistes qui doivent consentir à leur libérer une soixantaine de circonscriptions. Cette stratégie peut se défendre si on veut peser sur les choix et pour ce faire, éviter, au cas où François Hollande l’emporterait, que les socialistes aient une majorité écrasante à l’Assemblée. Mais dans ce cas-là, pourquoi aller « faire le mariole » à l’élection présidentielle du printemps puisqu’il ne sera pas possible pour ce parti, tenu par un accord de gouvernement, de défendre totalement ses convictions ?

    Si on veut caricaturer le trait, le parachutage de Cécile Duflot dans une circonscription parisienne en or est beaucoup plus stratégique (car elle permet de préparer l’élection municipale en rêvant de chipper la place à Anne Hidalgo) qu’un bon score à la présidentielle. Faire passer le score d’Eva Joly de 4 % à 7-8 % ne change presque rien pour la suite (les législatives) puisque tout est écrit d’avance et le nombre de députés EELV n’en dépend pas (ou à la marge). Il ne s’agit pas ici de nier les aspects novateurs de l’accord PS-EELV, notamment sur la réduction de la place du nucléaire, mais bien de s’interroger sur la cohérence d'une formation qui fait volontiers la morale à la terre entière dans un contexte de discrédit profond des politiques.

    Voilà comment on plombe une candidate nouvelle qui pouvait apporter, quoiqu'on en dise, de l'air frais dans une campagne très franco-française, voilà comment on dégoûte encore une fois des électeurs et militants qui ont cru qu’au moins dans ce parti, la parole politique était sincère. Dans ce contexte, il eût mieux valu écouter Dany et ne pas faire mine de courir deux lièvres à la fois. Ou alors négocier un accord avec le PS dans l’entre-deux tours de la présidentielle après avoir obtenu un bon score. Mais rester au milieu du gué comme le fait EELV, c’est non seulement condamner Joly à de l’équilibrisme (ce qui n’est pas sa spécialité) et affaiblir considérablement les idées que les écolos entendent porter.

     

    PS: Rien à voir avec ce qui précède (quoique): le livre « Le scandale des biens mal acquis » des journalistes Xavier Harel et Thomas Hoffnung (éditions La Découverte) montre formidablement l'envers noir (c'est le cas de le dire...) des campagnes électorales françaises. On espère, sans trop y croire, que cette pratique est vraiment derrière nous et que la redéfinition des relations France/Afrique ne sera pas oubliée lors de la campagne à venir...