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10 mai - Page 9

  • Hollande, à la recherche du chemin introuvable

    La situation française est grave, mais est-elle désespérée ? C'est la question qui se pose alors que François Hollande démarre sa seconde année de quinquennat. Lors de sa seconde conférence de presse, il a indiqué qu'il entendait mobiliser le pays notamment contre le chômage, en avançant elysée,françois hollande,nicolas sarkozysur la voie d'une plus grande intégration européenne. L'idée en soi est plutôt bonne, tant il est vrai que la solution à la récession qui s'installe sur notre continent ne peut venir que de l'activation de mécanismes de cohérence interne et de solidarité entre les pays membres. Pour autant, dire cela suffit-il à indiquer un chemin ?

    On a souvent dit et écrit - de façon erronée - que François Hollande n'avait pas de cap. Pourtant, le cap économique est assez clair (réduction des déficits en douceur et des réformes du marché du travail négocié entre partenaires sociaux), mais ce qui manque à l'approche élyséenne, c'est de préciser le chemin qui permet d'atteindre le cap. D'où cette impression de flou et de manque de détermination qui caractérise le gestion hollandaise du pouvoir.

    Dans cette affaire européenne, on a du mal à voir pourquoi et comment le même scénario d'une forme d'impuissance ne se reproduirait pas. Là encore, ce n'est pas l'objectif qui pose problème - même s'il ne fait pas plaisir aux eurosceptiques permanents à droite comme à gauche - mais bien l'absence de chemin qui peut amener à sa réalisation. Pour quelles raisons l'Allemagne se mettrait-elle à accepter ce gouvernement économique resserré alors même que la condition mise par ce pays (la réduction des déficits budgétaires, notamment en France) n'est absolument pas remplie ? Par quel miracle la Commission européenne changerait-elle sa doxa libérale ? Comment des pays très affaiblis comme la Grêce et l'Espagne, entre autres, peuvent-ils revenir dans le jeu européen ? Par quel mystère l'euroscepticisme ambiant serait-il transformé en un volontarisme permettant d'avancer dans la voie d'une intégration. Sur toutes ces questions, on n'a rien entendu de très convaincant de la bouche du Président. Celui-ci parie essentiellement sur des discussions avec ses homologues pour avancer, mais pourquoi la méthode de la discussion par le haut marcherait maintenant alors qu'elle a globalement échoué depuis des mois et des mois.

    Encore une fois, François Hollande donne le spectacle d'une forme d'impuissance. Il a elysée,françois hollande,nicolas sarkozyl'honnêteté - à la différence de son prédécesseur - de ne pas noyer le poisson dans un déluge d'annonces et d'effets de communication. L'homme est sobre et d'une certaine manière, honnête. Il ne déclenchera pas de sentiment de haine, comme a pu le susciter Nicolas Sarkozy. Non, son risque à lui est de susciter une forme de détachement et de découragement. Le peuple de gauche, comme on disait, risque de devenir spectateur d'une gestion gouvernementale d'un classicisme assez désespérant. 

    Dans l'âme, François Hollande est resté le premier secrétaire du PS qu'il a été pendant dix ans. Sa volonté de rassembler coûte que coûte, sa peur des féodalités locales le conduisent à chercher en permanence le point d'équilibre, le plus petit dénominateur commun. Il a tendance à se couper des idées nouvelles, des groupes contestataires qui portent en germe des nouvelles façons de voir. Les calculs sont partout alors qu'il faudrait un élan, un enthousiasme ; les ministres, le Premier en tête et à quelques exceptions près, sont d'une tristesse affligeante alors que la gauche (en 1981, en 1988 et même en 1997) était habitée par une joie de la transformation sociale. L'une des clés du succès (relatif) de Mélenchon, c'est qu'il donne l'impression de vouloir soulever des montagnes, de ne pas renoncer.

    De plus, le Président est obsédé par son souci de se présenter comme l'anti-Sarko permanent. Donc, ne rien brusquer, toujours attendre le moment opportun. Sauf que le pays a déjà oublié l'épisode Sarkozy (cruelle amnésie !) au point que d'aucuns veulent rejouer un scénario à la De Gaulle (le retour de l'homme providentiel) et qu'il attend un sursaut, une volonté de prendre les problèmes à bras-le-corps. On peut pardonner au pouvoir des échecs, pas des renoncements aussi rapides, par exemple devant le pouvoir de la finance...

    François Hollande a gagné en mai dernier parce qu'il a voulu apaiser la société française et lui a proposé un cap réaliste : la baisse du chômage, la réduction des inégalités et l'évolution vers une croissance verte. Un an après, aucun de ces axes n'a avancé sérieusement et même les réformes peu coûteuses (fin du cumul des mandats) sont en panne sèche face à la levée des conservatismes. Contrairement à ce qui est dit ici ou là, le problème n'est pas principalement celui des dysfonctionnements gouvernementaux (même si la question se pose parfois, notamment à Bercy), mais celui d'un capitaine qui semble tellement effrayé par la lourdeur des défis qu'il a tendance à louvoyer et à entraîner le pays dans une torpeur assez effrayante.   

  • Hollande face à un pays ingouvernable

    Que se passe-t-il dans la maison France ? Moins d'un an après le rejet d'un des Présidents les plus impopulaires et détestés de la Ve République, voilà que le chef d'Etat subit une crise de confiance à la fois très intense et précoce ! Pourtant, le style de François Hollande n'a rien Hollande.jpgà voir avec celui de Nicolas Sarkozy. Autant son devancier était brutal et imprévisible, assurant le spectacle dans des démonstrations de surenchère verbale assez épuisante, autant l'actuel locataire de l'Elysée est calme, méthodique, peu surprenant. L'un clivait, l'autre cherche des points de consensus, mais aucun ne convainc. D'où la question qu'on doit se poser : ce pays est-il encore gouvernable ou est-il condamné à renvoyer inlassablement les majorités sortantes ?

    Les éléments qui plaident pour une réponse positive ne manquent pas. D'abord, nous sommes arrivés à un stade où le "toujours plus" qui a caractérisé notre société entre les années 50 et le début des années 2000 ne fonctionne plus. Dans un monde marqué par l'affirmation de nouvelles puissances, confronté à ses propres limites écologiques, les politiques sont davantage chargés de rassurer et de gérer les pénuries que de répartir les fruits du progrès. Sauf que - et c'est une première source de désamour -, la classe politique, sauf exceptions, continue de regarder les chiffres de la croissance avec les yeux de Chimène. On scrute le moindre indice d'une reprise d'activité, on est obsédé par la croissance américaine et asiatique. En axant tout sur une hypothétique reprise de l'activité mondiale, les dirigeants politiques se condamnent à décevoir et à renoncer à ce sur quoi ils s'étaient engagés de plus ou moins bonne foi. Si ce pays est devenu ingouvernable, c'est d'abord parce que la déception est inscrite dans le droit fil des promesses intenables.  

    Pour sortir du cycle espérance/désillusion qui caractérise la vie politique depuis 20 ans, il faudrait proposer peu, chiffrer les réformes avancées avec des hypothèses de croissance minimales mais par contre avoir le courage de faire ce sur quoi on s'est engagé.Rébvolution française.jpg Promettre peu, mais le tenir ! Est-ce possible dans un pays qui a fait la Révolution et qui a coupé tant de têtes au nom d'un rêve qu'on n'arrivait pas à atteindre ? Il faudrait, dès lors, désacraliser l'élection mère de la vie politique, la présidentielle grâce à laquelle chaque camp croit, à tour de rôle, amener le changement. Non qu'il ne soit pas possible de faire évoluer des réalités (Mitterrand l'a fait et Sarkozy aussi à sa façon), mais le changement ne peut plus se conjuguer avec le "toujours plus" qui a caractérisé notre société pendant un demi-siècle. Peut-on encore améliorer les choses avec moins ou pas plus de ressources ?

    Nous sommes rentrés, sans doute durablement, dans une période où le monde dit développé va se faire rattraper par les puissances émergentes, où les inégalités de richesses vont devoir s'amenuiser (sous peine de monde ingérable) et où la nécessité écologique va nous interroger de plus en plus sur l'association progrès = + de biens. Il faut donc réinventer totalement un dessein politique qui réoriente le cours des choses. Cela suppose d'avoir un pouvoir politique qui joue moins sur les ressorts de la mystique (ou de la magie) et plus sur le sens des resposnabilités de chacun. Par exemple, il faut ouvrir des débats (par exemple sur la fiscalisation des allocations familiales) non pas pour régler ponctuellement tel ou tel déficit, mais pour repenser les conditions d'un projet politique. Avec quelques boussoles en mains : Qu'est ce qui est important, ce sur quoi on ne peut toucher ? Quels acquis d'hier peuvent être remis en cause sans que la justice sociale ne soit atteinte ?

    Et François Hollande dans tout ça ? Peut-il retisser les fils de la confiance ? Pour espérer rebondir, il doit rompre avec une méthode (la recherche du plus petit dénominateur commun) qui avait une utilité après 5 ans de sarkozysme débridé, mais qui 10 mois après son élection, s'essouffle terriblement. Le Président doit dire ce qu'il est possible de faire avec une croissance quasi nulle et un chômage record. Un certain nombre de réformes sociétales, sans doute souhaitables, devraient être reportées à plus tard pour qu'on se concentre sr ce qui est vital pour des millions de Français : avoir un boulot, des perspectives, des possibilités de se loger, de se soigner et d'éduquer ses enfants. A la lumière de la situation extrêmement grave de notre pays, il n'est pas sûr qu'on puisse se permettre encore des semaines de mobilisation autour du "mariage pour tous". Mais François Hollande peut-il enfin définir des priorités tenables au risque de décevoir tel ou tel segment de sa clientèle ? Le courage en politique est un pari électoral courageux ! 

  • Quand la presse joue avec le feu

    Ces derniers jours, la presse (ou une partie d'entre elle) a fait fausse route, de façon grave, sur au moins deux sujets. Ces faits doivent alerter sur le manque de boussole dont souffrent de nombreux titres qui n'est pas sans rapport avec les inquiétudes financières sur ce que d'aucuns ont appelé le 4e pouvoir.

    dsk,nouvel observateur,vincent peillon,libérationLe premier fait a été abondamment commenté : il s'agit du livre écrit par Marcela Iacub autour de sa liaison de quelques mois avec l'ancien patron du FMI. Le Nouvel observateur et Libération, surtout, ont fait leur choux gras de ce livre qui se donne des ambitions littéraires. Il n'est pas certain que ce talent soit reconnu à celle qui se veut d'abord juriste, mais le problème n'est pas vraiment là. Deux types de questions peuvent être posées sur cette affaire.

    Pourquoi s'acharner contre un homme dont la carrière entre autres est complètement anéantie suite à divers scandales ? Je fais partie de ceux, rares voici deux ans, qui doutaient fortement de sa capacité à incarner une alternative à gauche. D'une part,  ses orientations plutôt libérales et son éloignement des réalités françaisses n'étaient pas forcément les meilleurs atouts pour s'opposer au président sortant. Ensuite, j'avais eu écho de sa dépendance au sexe et je ne me doutais pas que quelques officines proches du pouvoir exploiteraient, le moment voulu, quelques secrets d'alcôve sulfureux. La gauche aurait pris des risques importants en le sélectionnant. Lorsque l'affaire Sofitel est sortie, une partie de la presse a été accusée de ne pas avoir informé ses lecteurs sur ce versant de la personnalité de Dominique Strauss Kahn. Serait-elle en train de se "rattraper" en publiant des récits sur ses aventures ?

    Sauf qu'en deux ans, la situation a diamétralement évolué. Celui qui, alors patron du FMI, n'allait faire qu'une bouchée du président sortant, n'a aujourd'hui aucun rôle politique ; il ne peut caresser l'espoir de revenir en politique, comme certains le disent pour Nicolas Sarkozy. C'est un homme mort, en politique du moins. Tout est ce qui est publié sur lui se résume à de l'étalage, à de la violation de la vie privée dont la préservation devrait pourtant être l'une des boussoles de la presse dite sérieuse. Ce qu'on pouvait savoir et publier sur les frasques de DSK n'avait de sens que parce que sa position de pouvoir pouvait lui donner des faveurs et qu'il pouvait être dans le mélange des genres (ce dont il ne s'est pas privé). Aujourd'hui, ce n'est plus le cas donc il faut, comme il l'a demandé, lui "foutre la paix".

    Le fait que deux journaux de la gauche intellectuelle se soient emparés de cet ouvrage pour projeter leurs propres fantasmes (Le Nouvel Obs écrit : "Iacub est allée au bout de la tristesse du monde et nous en a apporté un trésor : un éclat de réel") montre le délitement des modes de pensée, le décrochage des faiseurs d'opinion vis-à-vis de ce qui se passe dans la société. Comment penser que l'aventure érotico-intellectuelle de Iacub ait un lien avec le réel que des millions de Français affrontent ?

    Cette pauvreté, ce vide qui s'expriment parmi l'élite intellectuelle sont particulièrement inquiétants car ils expriment la panne de la pensée de gauche. Se replier sur les arcanes des vies personnelles, explorer les recoins inavoués de la sexualité (au nom de l'absence des tabous et de la libération de la parole) ne peuvent être un vade mecum pour la gauche qui a repris les rênes du pouvoir. Si on veut le dire autrement, le mariage homo pour lequel se sont fortement mobilisés les deux titres cités, ne peut être l'objectif essentiel de la gauche au pouvoir.

    Un second fait m'a interrogé sur la lucidité de la presse. Le ministre de l'Education, interrogédsk,nouvel observateur,vincent peillon,libération par une radio, a exprimé son intention d'ouvrir la discussion sur la réduction des vacances d'été. Tout de suite, la grosse cavalerie a été lancée, sur le thème : c'est une erreur politique, ce Peillon est vraiment trop maladroit. D'aucuns qui n'ont peur d'aucune contradiction ont sorti l'argument massue : cet homme est un intellectuel de Saint-Germain coupé des masses, donc incapable de comprendre les aspirations populaires.

    Sauf que cette histoire de vacances estivales constitue un vrai enjeu social ét éducatif. On sait très bien que les inégalités dans l'accès aux vacances sont féroces, entre des enfants qui vont apprendre beaucoup pendant ces deux mois entre des voyages, des stages sportifs et culturels et des séjours chez les grands-parents et ceux qui vont s'ennuyer ferme entre les murs de leur cité ou de leur village. D'autre part, une trop longue pause occasionne une grave déperdition de connaissances. Et ce point n'est pas anodin alors même que des études internationales montrent que la France perd des places en termes de niveau scolaire.

    Pour toutes ces raisons, c'est le rôle absolu d'un ministre de l'Education a fortiori de gauche de poser ces questions et d'en appeler à des changements. La presse doit être critique, mais pas pour dire n'importe quoi. Pointer les renoncements, les contradictions voire les mensonges, très bien, c'est son rôle. Flinguer les audaces, la volonté d'améliorer les choses... je ne comprends pas. Et j'ai bien peur que le peu de crédit qu'il reste à la presse sorte affaibli de ce jeu de dégommage systématique des faits et gestes des politiques.      

  • Benoit XVI, un pontificat pour (presque) rien ?

    Que retiendra-t-on de ces huit petites années (2005-2013) du pontificat de Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI ? A cette question lancinante que beaucoup hésitent à aborder, il n'est pas aisé de répondre. Il faut dire qu'après les oeuvres réformatrices de Jean benoît xvi,jean-paul ii,eglise catholiqueXXIII et de Paul VI (Vatican II) et la formidable entreprise d'évangélisation orchestrée par Jean-Paul II, on a du mal à voir l'héritage de ce pape allemand qui a finalement mis fin volontairement à ses fonctions à l'âge de 85 ans (Jean-Paul II avait le même âge à sa mort).

    Disons-le clairement au risque de heurter certains esprits papolâtres, l'héritage est fort mince. Et il sera sans doute vite oublié. Au demeurant, cette situation inédite laisse théoriquement la possibilité à son successeur d'inventer son propre chemin. La modestie de cet héritage s'explique par deux grandes raisons.

    La première tient au choix de l'héritier de Saint Pierre. Je me souviens avoir écrit dans Témoignage Chrétien (dont j'étais alors le rédacteur en chef) un éditorial très critique sur cette élection. J'y stigmatisais l'âge déjà bien avancé de Ratzinger, sa rigidité doctrinale qui l'empêchait de voir le monde qui advient et sa faible appétence pour les tribunes et la communication avec les masses. C'était un mauvais choix, non parce que l'homme n'avait pas quelques qualités, mais parce en aucun cas, celles-ci étaient en adéquation avec la fonction et les évolutions du monde.

    Sa renonciation exprimée le 11 février traduit cet aveu d'échec et il faut reconnaître de l'honnêteté à ce brillant intellectuel d'avoir épargné l'Eglise les affres d'une longue agonie. Benoît XVI a été un pape malgré lui, sans doute en raison de l'impossibilité de remplacer l'extraordinaire Jean-Paul II. En le choisissant, ses frères cardinaux n'ont ni fait un cadeau à l'ancien responsable de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, ni à l'Eglise catholique. Celle-ci a donc patiné sérieusement pendant huit ans, avec des voyages moins nombreux et beaucoup charismatiques, des sorties diplomatico-théologiques plus ou moins réussies (on pense à la cacophonie autour du discours de Ratisbonne) et des tentatives timides de faire bouger l'Eglise (avec les tentatives, très contestables, de rapprochement avec les traditionnalistes et, plus heureuses, d'élucidation des scandales pédophiles).


    Mais la seconde raison de l'échec de Benoît XVI est extérieure à sa personnalité. Elle tient à l'écart de plus en plus abyssal entre le fonctionnement de l'Eglise et celui du monde. D'une certaine manière, le pape l'a exprimé dans son message de renonciation en expliquant que le monde d'aujourd'hui avait besoin d'un chef religieux en pleine forme. Mais la question qui est posée à la vieille Eglise romaine dépasse largement la question des artères de son chef.

    La société contemporaine n'est pas, comme on le dit trop vite, détachée de tout besoin spirituel, de tout désir de croire en des valeurs qui ne seraient pas monnayables. Je pense même que les lézardes de plus en plus profondes de notre modèle de vie (suicidaire à bien des égards) ouvre de nouveaux espaces à la question du sens de la vie. Les chrétiens, comme les autres, ont donc des choses à dire. Encore faut-il qu'ils puissent être entendus. En 2013, dans les sociétés (sur)développées, il est très aléatoire de demander à un jeune de 20 ans de s'intéresser au message porté par un vieux monsieur, de l'âge de son grand-père voire de son arrière-grand-père.

    Le contenant a autant d'importance que le contenu (on peut le regretter, mais c'est ainsi) et donc le décorum hors-du-temps du Vatican, les règles de fonctionnement souvent incompréhensibles de l'Eglise, les liturgies mornes ou confuses sont des obstacles à la réception du message évangélique. De celui-ci, on retient souvent les interdits (notamment sur la sexualité), les mises à l'index alors que le Christ est venu, sauf erreur de ma part, répandre un message d'amour de son prochain.

    La question qui est posée à l'Eglise post-Benoît XVI n'est pas tant de lui trouver un successeur plus dynamique, venant si possible des continents latino-américain ou africain (même si la solution italienne semble plus probable), plus "sexy" en quelque sorte, mais de revoir profondément la façon dont on parle au monde. Ce qui suppose, au préalable, de clarifier la nature du christianisme : est-ce une morale de vie avec ses régles et ses interdits (auquel cas un Benoît XVI "new look" fera l'affaire) ou est-ce une espérance d'un monde meilleur ? Auquel cas l'Eglise doit s'enquérir de trouver un prophète. Pas simple...